• Publié le 16/08/2022
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L'organisation du système de santé au Maroc

Le système marocain de Sécurité sociale a connu de nombreuses améliorations depuis quelques années, et permet à ses assurés, nationaux ou expatriés, de bénéficier d’une bonne prise en charge de leurs dépenses de santé… sauf dans le secteur privé ! 

L'organisation du système de santé au Maroc

Sécurité sociale au Maroc : l’AMO, couverture médicale de base

En vertu du système de Sécurité sociale marocain, tous les salariés d’une entreprise marocaine, qu’ils soient nationaux ou résidents, doivent s’affilier à la couverture médicale de base, appelée AMO, via leur caisse nationale de rattachement : 

  • la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) pour les salariés et retraités du privé

  • la Caisse marocaine d’Assurance maladie (CMAM) pour les salariés et retraités du public

Sont couverts les salariés ainsi que leur conjoint et enfants à charge, s’ils sont non mariés et âgés de moins de 21 ans.

La loi-cadre sur la protection sociale adoptée en mars 2021 a étendu cette couverture aux travailleurs indépendants, qui en étaient jusqu’ici exclus : commerçants, artisans, agriculteurs, professionnels libéraux et autres dirigeants d’entreprise libérale, bénéficieront désormais des mêmes droits et paniers de soins que les travailleurs du secteur privé, dès l’entrée en vigueur de cette loi. 

> À lire aussi : Qualité, conditions et niveau de vie en 2021 : le regard des expatriés sur 10 pays

Quelle couverture santé fournit l'AMO marocaine aux assurés nationaux ou expatriés ?

Sur le modèle de la Sécurité sociale française, l’Assurance maladie marocaine calcule ses remboursements en fonction de tarifs de référence et de taux de prise en charge (en général de 70 à 90 %) appliqués aux différents soins délivrés :

  • les actes de médecine générale et de spécialités médicales et chirurgicales

  • les soins relatifs au suivi de la grossesse, à l’accouchement et ses suites

  • les analyses de biologie médicale

  • la radiologie et imagerie médicale

  • les soins optiques

  • les soins bucco-dentaires

  • les actes paramédicaux…

Ces tarifs et taux sont en cours de revalorisation depuis 2019. Ils sont par exemple passés, pour une consultation généraliste, de 80 DH (7,5 €) remboursés à hauteur de 70 %, à 150 DH (14 €) remboursés à hauteur de 80 %. Ces revalorisations ont permis aux tarifs de référence de la Sécurité sociale de se rapprocher davantage des prix moyens réellement pratiqués par les professionnels de santé du pays, et de réduire ainsi le reste à charge (ou ticket modérateur) des assurés.

Attention : les soins consécutifs aux accidents de travail et aux maladies professionnelles ne sont pas pris en charge par l’Assurance maladie

Les limites du système de santé marocain et les atouts de l’assurance santé internationale pour les expatriés

Les remboursements de la Sécurité sociale marocaine ne suffisent toutefois pas à couvrir l’intégralité des dépenses engagées, ni les dépassements d’honoraires, souvent importants, pratiqués par le secteur de santé privé.

Marocains comme expatriés souscrivent donc très généralement une assurance santé complémentaire, permettant de couvrir leur ticket modérateur et de prendre en charge leurs dépenses en cas de soins délivrés dans les établissements de santé privés du pays ; des établissements très nombreux, et dont la qualité des équipements comme la qualification du personnel médical, attirent les patients.

Deux possibilités se présentent alors : souscrire une assurance locale ou une assurance santé internationale. Choisir cette seconde option permet de bénéficier de la garantie de rapatriement sanitaire, d’un niveau de prise en charge souvent plus avantageux, d’une couverture des soins délivrés aussi en France, et de formalités généralement plus allégées en termes de souscription comme de remboursement.

Attention : certaines assurances santé marocaines exigent que leurs assurés réalisent de nombreuses démarches pour pouvoir être remboursés en cas d’hospitalisation avec dépassements d’honoraires (envoi préalable d’un devis à la caisse d’Assurance maladie et à l’assureur, vérification de la cohérence des dépassements pratiqués, nécessité d’avance des frais et obtention du remboursement sur vérification de facture…).